Index géographique
Nous avons actuellement établi une liste de plus de trois cent emplacements d'Éoliennes Bollée, mais beaucoup de celles qui ont été installées entre 1900 et 1931 manquent encore. L'un des objectifs de la création de ce site Web est d'encourager la recherche de ces emplacements et de pouvoir centraliser les informations recueillies. Les travaux préliminaires permettent de dire qu'au moins soixante Éoliennes sont encore en place, comme par exemple à Bassens (restaurée en 1997) et Dolus-le-Sec. Cette dernière a été officiellement inaugurée le 26 Mai 2002 après un long travail de restauration. Une Éolienne N°3, installée à l'origine pour approvisionner le Château de la Vilaine à Esvres--sur-Indre, a été remise en route le 2 Juillet 2005.
Répartition des Éoliennes Bollée
La plus ancienne Eolienne encore existante se trouve dans le jardin de la fonderie de cloches à St-Jean-de-Braye (Orléans), à l'extérieur du formidable musée campanaire. Une correspondance récemment découverte permet de penser qu'elle a été construite dans les années 1871-72. Bien qu'une liste de clients éditée par Auguste Bollée fils en Août 1888, indique simplement " Bollée, Amédée, propriétaire à Orléans, 1874, [no.] 2 ", Il est clair qu'il s'agit du prototype du Mans, vendue à Amédée Bollée après tous les bons services rendus comme outil de développement.
La machine de St-Jean-de-Braye diffère incontestablement par certaines de ses caractéristiques des Éoliennes Bollée existantes encore en France. Un examen détaillé de la turbine à vent érigée au Château du Hutreau à Saint-Gemmes-sur-Loire en 1874 (qui est dotée d'une commande de papillon diagonale et de barreaux cylindriques à la place des marches pour l'escalier en spirale) confirmera vraisemblablement que plusieurs machines de ce type ont été fabriquées avant que le modèle n'évolue. Malheureusement, cette machine si particulière a été démontée, même si l'abri des pompes existe encore dans ce qui est devenu un parc public. Il semblerait que l'Éolienne démontée soit conservée au dépôt Départemental des Parcs et Jardins à Angers et qu'elle prendra la destination du Musée de l'eau qui sera créé prochainement au Mans.
Aucune des modifications ultérieures ne semble due à autre chose que le résultat de mises au point et, peut-être, de réclamations formulées par les acheteurs. Si la date d'installation de l'Éolienne Bollée de St-Jean-de-Braye en 1874 est admise, la liste de 1888 indique qu'il y eut au mois trois installations antérieures : une en 1872 et deux en 1873. Il conviendra d'abord d'établir une liste de " caractéristiques du prototype " pour St-Jean-de-Braye, puis de retracer les particularités des machines de 1872-73.
D'autre sites sont accessibles au public, comme le lavoir de Berchères-les-Pierres (à l'intersection de la D114 et la D28) ou à Nogent-le-Phaye (le long de la D339) en Eure et Loir. Une éolienne se dresse également près de l'Hôtel de Ville dans la rue Notre-Dame, à Brezolles ; vers le sud de la N23 dans l'ancien asile de Courville-sur-Eure, toujours en Eure et Loir ; au centre d'Épuisay (Loir et Cher) sur la D151 ; et à côté du vieil Hôtel de Ville d'Arthonnay (Yonne). Une machine a été déplacée sur un rond-point près du lieu-dit " La Ronde " dans le Maine et Loire, à l'endroit où la N147 tourne au sud-ouest vers Saumur, et une autre visible depuis la D8 à Saint-Louand (Chinon).
Parmi les emplacements les plus intéressants, on trouve la Grande Ferme de Marolles, au nord-est de Genillé en Indre-et-Loire, où deux Éoliennes Bollée subsistent. On dit que les charpentes métalliques des bâtiments de ferme furent conçues par Gustave Eiffel, en remboursement d'une dette de jeu. La machine de 5m (numéro 3) est particulièrement intéressante, avec sa commande des pompes à hauteur et certains de ses haubans qui sont fixés aux murs. La numéro 3 du Château du Breuil (près de Chédigny) a été associée à un bélier hydraulique Bollée et une citerne posée sur une embase qui a été également conçue par Eiffel.Le Ministère de la Culture et de la Communication a déjà prévu d'inscrire quelques Éoliennes Bollée au titre des monuments historiques, mais la conservation des vestiges du patrimoine industriel se heurte à la perte du savoir-faire avec lequel ils ont été conçus. L'Éolienne Bollée de Dolus-le-Sec (Indre et Loire) a été rénovée comme projet du millénaire (on peut la voir en fonctionnement pendant les mois d'été), et l'éolienne Bollée N°3 d'Esvres-sur-Indre (Indre et Loire), a été remise en route en 2005. Mais d'autres sont toujours menacées, et l'intérêt de la restauration au titre de la perpétuation des compétences qui sont menacées d'extinction doit encore être reconnue de tous.
Des détails sur ces fascinantes turbines à vent peuvent être trouvés dans le livre Les Eoliennes Bollée de André Gaucheron et J. Kenneth Major, édité en 1995 par la Fédération Française des Associations de sauvegarde des Moulins (FFAM), et sur le site web de la Commission Française pour la Protection du Patrimoine Historique et Rural (CFPPHR).Cliquez ici pour les nouvelles...